L’éolien offshore américain retient son souffle face à la menace Trump

La perspective d’une victoire du candidat républicain à la présidentielle ajoute à l’anxiété d’une industrie déjà bien mal en point.

À Atlantic City, dans le New Jersey, l’ambiance était particulièrement morose cette semaine lors de la conférence sur l’éolien en mer de l’American Clean Power Association (ACP), du 28 au 30 octobre. Même si la plupart des participants ont tenté de faire bonne figure, la tension était palpable, selon un reportage de Reuters.

En effet, la possibilité d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche à l’issue de l’élection présidentielle du 5 novembre, est un vrai motif d’inquiétude pour ce secteur encore à ses balbutiements, mais ô combien nécessaire à la transition écologique.

Le candidat républicain dont le manque d’égard vis-à-vis du fléau climatique n’est plus à démontrer, promet de mettre un terme à tous les projets relatifs à cette énergie renouvelable dès son premier jour au pouvoir par décret exécutif.

Il accuse les éoliennes en l’occurrence, de « détruire l’environnement et de tuer oiseaux et baleines », sans le moindre début de preuve évidemment. De quoi assombrir davantage les perspectives d’un secteur en difficulté.

Une annus horribilis

Comme le rappelle l’agence de presse britannique, l’année en cours aura été peu favorable aux projets d’éoliens en mer aux États-Unis, avec des annulations en cascade, des accidents et autres incidents peu flatteurs. Même quand de rares initiatives vont jusqu’au bout, l’issue n’est pas très encourageante.

C’est le cas de la dernière mise aux enchères des droits de concession du projet de développement de l’éolien offshore dans le golfe du Maine, qui n’a intéressé que 14 entreprises, avec un montant final de 21,9 millions de dollars seulement récoltés.

Au grand des acteurs interrogés par Reuters. Cet état de fait porte les germes d’un préjudice pour les ambitions américaines en matière d’éoliens alors qu’il occupe un rôle clé dans le processus de décarbonation (30 gigawatts de capacité éolienne offshore) prévu par l’administration du président sortant, Joe Biden, à l’horizon 2035.

Une « spirale descendante prolongée »

« Le fait que cette élection soit caractérisée par une telle polarisation à travers le pays, selon moi, accroît le sentiment d’incertitude », a déclaré Jason Grumet, PDG de l’ACP, un des rares à accepter d’exprimer ouvertement ses inquiétudes l’anonymat auprès de Reuters.

Car la douzaine de participants à la conférence interrogés ont préféré requérir l’anonymat, permettant ainsi de mesurer l’ampleur de la crainte ambiante. Certains ont même évoqué le risque d’une « spirale descendante prolongée » pour toute l’industrie en cas de victoire de Donald Trump.

En public cependant, la plupart des dirigeants interpellés ont usé de pirouettes quant aux implications politiques potentielles de chacun des deux candidats à la course à la Maison Blanche. Certains se sont contentés de formules diplomatiques sur leur capacité à « travailler avec tout candidat élu ».


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