L’ONU dresse un constat accablant sur l’inaction climatique mondiale

Les progrès dans la lutte pour la préservation du climat auront été rarissimes, voire inexistants ces douze derniers mois, selon l’agence onusienne.

Le monde a-t-il véritablement conscient de l’urgence climatique ? Un rapport des Nations Unies publié jeudi 24 octobre 2024, peint un tableau extrêmement préoccupant de la question, révélant tout simplement un manque criant d’initiatives à cet effet.

Le document d’une centaine de pages indique qu’aucune avancée n’a été notée durant l’année écoulée dans le cadre de la préservation du climat. Les promesses n’ont pourtant pas manqué, à l’instar de l’engagement des États pour une sortie progressive des combustibles fossiles.

Une promesse sans lendemain, à en croire l’ONU, qui fait un constat sans ambages : non seulement les émissions de gaz à effet de serre n’ont pas diminué, mais elles prennent une proportion de plus en plus importante, atteignant un niveau record de 57 gigatonnes l’année dernière, sans perspective de baisse significative pour cette décennie.

En un an, seule Madagascar a soumis un nouvel engagement plus ambitieux pour 2030, selon le rapport onusien, qui épingle également la propension des pouvoirs publics à ne pas tenir leurs promesses en matière de contributions financières. Les États en développement étant dépendants de l’aide financière pour affronter les défis du climat.

Un monde avide des énergies fossiles

« Une année de plus sans action signifie que nous sommes dans une situation encore pire« , alerte Anne Olhoff, experte en politique climatique et co-auteure du rapport, interrogée par le New York Times (NYT), soulignant la gravité de cette tendance.

A l’origine de cette situation pour le moins apocalyptique, figure l’appétence manifestement sans fin du monde pour les énergies fossiles, dont notamment le gaz et le pétrole. À tel point que la croissance rapide des énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire ne suffit plus à combler ce besoin énergétique vorace.

Les autres obstacles incluent la persistante rivalité sino-américaine, et les guerres en Ukraine et à Gaza. De quoi rendre les projections particulièrement glaçantes. Car chaque occasion manquée pour l’action climatique fait accroître à la fois l’intensité et la fréquence des manifestations du réchauffement.

Le compte à rebours vers la catastrophe

Ainsi, l’ONU indique que même si les 151 pays engagés dans le cadre de l’accord de Paris respectaient leurs promesses – ce qui est loin d’être acquis – les émissions ne baisseraient que de 3% à 11% d’ici 2030.

Une réduction dérisoire qui mettrait la Terre sur la trajectoire d’un réchauffement de 2,6 à 2,8 degrés Celsius d’ici la fin du siècle. Selon les chercheurs, il faudrait réduire les émissions de 28% d’ici 2030 pour rester sous les 2 degrés.

Pour le seuil critique de 1,5 degré, c’est une baisse vertigineuse de 43% qui serait nécessaire. « Théoriquement, il est encore possible de rester sous 1,5 degré, mais ce n’est plus vraiment faisable« , constate amèrement Christoph Bertram, professeur associé à l’Université du Maryland, cité par le NYT.


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