Plus de 350 jeunes, notamment de la mouvance de Greta Thunberg, ont donné jeudi le coup d’envoi d’une « COP » virtuelle, pour rappeler aux gouvernements « l’urgence » de lutter contre le réchauffement climatique.
En remplacement de la véritable COP reportée
Plus de 350 jeunes ont lancé jeudi une « COP » virtuelle pour rappeler aux décideurs publics « l’urgence » de lutter contre le réchauffement climatique. Cette initiative baptisée « Mock COP26 » est l’œuvre de 18 jeunes activistes du mouvement Fridays for Future de Greta Thunberg, déçus par le report de la COP26. Ce rendez-vous international aurait normalement dû se tenir du 9 au 20 novembre de cette année à Glasgow mais a été reporté à novembre 2021 en raison de la pandémie du nouveau coronavirus
Cet évènement se présentait initialement comme une étape essentielle de la lutte contre le réchauffement climatique, puisque les Etats signataires de l’accord de Paris ont jusqu’à la fin 2020 pour présenter leurs nouveaux engagements. Les contributions actuelles ne permettent pas, selon les scientifiques, d’espérer contenir le réchauffement sous les deux degrés depuis l’ère pré-industrielle, objectif phare de l’accord de Paris signé en 2015.
« Le changement climatique créé de la pauvreté et entrave le développement »
Pendant deux semaines, et uniquement en visioconférence, ces centaines de jeunes vont réfléchir sur les thèmes de la justice climatique, l’éducation au climat, la santé, les emplois verts et les objectifs de réduction carbone. Ils vont aussi témoigner de l’implication des jeunes dans la lutte contre le réchauffement climatique, particulièrement en ce temps de pandémie mondiale, alors que les dirigeants traînent les pieds. « Si la crise climatique est si importante, pourquoi tout le monde n’agit-il pas comme si c’était une urgence ? C’est dur de comprendre pourquoi le monde entier ne se bat pas comme si sa vie en dépendait », a déploré Malaika Collette, 18 ans, qui habite en Ontario, au Canada.
« Le changement climatique créé de la pauvreté et entrave le développement » a indiqué pour sa part Jean Damase Roamba, un jeune du Burkina Faso. Il révèle d’ailleurs que son pays fait déjà face « à tous les impacts négatifs : fortes précipitations, inondations, sécheresse ». Dom Jaramillo, une jeune militante du Costa Rica, a estimé à son tour que le monde avait besoin d’un « changement immédiat ». « C’est l’occasion pour tous les jeunes activistes de s’unir pour montrer au monde ce que devrait être une COP », a-t-elle lancé.
Une résolution finale attendue
Les jeunes ont convié à cette « COP » virtuelle Alok Sharma, le président de la réelle COP26 et secrétaire d’État britannique aux affaires, à l’énergie et à la stratégie industrielle. Le responsable politique a salué cette « initiative fantastique » et « le dévouement, l’engagement des organisateurs à lutter contre le changement climatique ». On note également la présence de Jayathma Wickramanayake, envoyée pour la Jeunesse au nom de l’ONU. Il s’est dit « ravie de voir des jeunes du monde entier se réunir […] pour amplifier les voix marginalisées au sein du mouvement climatique ».
Les jeunes défenseurs de la planète adopteront une résolution finale, explicitant les décisions qu’ils attendent des leaders mondiaux à l’issue de la COP26. Ils entendent transformer cette déclaration finale en un traité juridique pour que les gouvernements puissent l’adopter. Pour cela, ils sont accompagnés par l’association spécialisée dans le droit de l’environnement ClientEarth.
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