Pour répondre à l’urgence environnementale que représente le déclin des abeilles, et sociale avec les personnes éloignées de l’emploi, l’association Espero forme gratuitement des refugiés à l’apiculture depuis 2016.
Un ingénieur syrien à la baguette
Depuis quatre ans, l’association Espero œuvre à réconcilier l’Homme et la nature grâce aux abeilles en créant du lien social. En effet, elle développe différents programmes pour mettre en valeur la biodiversité en Île-de-France et former réfugiés et demandeurs d’asile au compostage, permaculture et apiculture. Ainsi, plusieurs fois par mois, entre avril et septembre, Ibrahim Karout dispense des formations à des élèves dans une dizaine de ruches en Île-de-France, notamment à Bobigny, Antony ou Saint-Denis. Cet ingénieur syrien de formation, âgé de 70 ans, est lui-même réfugié. Il s’est installé en France en 2013 et a rejoint l’association Espero en tant que maître apiculteur.
« Le bruit des abeilles apaise au même titre que le yoga »
À Paris, les ruches se situent dans le 14ème au centre d’accueil Emmaüs et à la Maison des réfugiés, dans le 16ème, ou encore sur les toits de la mairie du 17ème, juste en face de tilleuls propices à l’accueil des abeilles. Selon l’association, la plus part des participants ont vécu des situations violentes ou de stress post-traumatique. C’est pourquoi, les formations constituent une sorte de thérapie. « Le bruit des abeilles apaise au même titre que le yoga », car les gestes doivent être doux et lents pour ne pas effrayer les insectes, souligne Carlos Arbelaez, co-directeur de la structure.
Avec ses formations totalement gratuites, l’association Espero veut faciliter l’intégration socioprofessionnelle des réfugiés. C’est « un tremplin vers une première intégration socio-professionnelle », résume sa co-fondatrice Maya Persaud, une ancienne modèle américaine de 45 ans. Elle précise que les apprentis pourront travailler après dans le domaine de l’agriculture, de l’environnement, des espaces verts et même dans la restauration.
Huit sites de biodiversité récrées en Île-de-France
Par ailleurs, l’association Espero anime des ateliers sur le vocabulaire des métiers. Ce qui permet d’intégrer les réfugiés ou demandeurs d’asiles et de les sensibiliser sans qu’ils aient besoin de parler très bien le français. Espero fonctionne grâce à des dons et subventions (des départements de Seine-Saint-Denis, des Hauts-de-Seine et des partenaires privés), mais aussi avec les différents bénévoles qui veulent s’impliquer dans cette initiative.
Depuis 2017, plus de 1 500 réfugiés ont bénéficié des différentes formations. Durant cette période, plus de 700 kilos de miel ont été récoltés et vendus, et 8 sites de biodiversité récrées en Île-de-France.
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