Climat : Macron promet des « décisions fortes » aux membres de la Convention citoyenne sur le climat

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Emmanuel Macron a promis vendredi aux 150 Français de la Convention citoyenne sur le climat (CCC) des « décisions fortes » sur la base de leurs propositions pour lutter contre le réchauffement.  

Le chef de l’Etat s’est prêté vendredi soir, durant 3 heures, à une séance de questions-réponses avec les 150 citoyens chargés de faire des propositions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici à 2030 par rapport à 1990. Les échanges ont eu lieu dans l’hémicycle du Cese (Conseil économique, social et environnemental).

La possibilité d’un référendum

« Si on veut ensemble réussir cette aventure démocratique inédite, j’ai besoin que vous sachiez prendre des options fortes », a lancé le chef de l’Etat lors des échanges avec les membres de la Convention. « Ce que vous mettrez sur la table, il n’en sera pas rien fait. Je prends l’engagement que sur cette base des décisions fortes seront prises », a-t-il ajouté. Il a surtout promis que les « propositions ne seront pas manipulées de derrière le rideau par des gens qui ont des intérêts. Vous avez mon engagement là-dessus », dans une allusion à l’influence réputée grande des lobbies.

Emmanuel Macron a également indiqué qu’il souhaitait, « sur quelques mesures, en appeler à un référendum, car c’est ce qui permettra de partager avec tout le monde la préoccupation sur le sujet ».

Que fera-t-on de la taxe carbone ?

Emmanuel Macron a en outre accepté de porter le lourd fardeau de la taxe carbone, adoptée avant son élection, et rejetée par les « gilets jaunes », crise dont est d’ailleurs née cette Convention. « On a fait une erreur sur la taxe carbone », a-t-il reconnu, « et j’ai ma part de responsabilité ». Si elle devait être à nouveau augmentée, Macron s’est engagé à ce que les recettes aillent « totalement » aux « objectifs écologiques et sociaux », et non au budget de l’Etat. Il ouvre ainsi la porte à une taxe carbone avec une forme de compensation sociale.

Scepticisme du côté de Greenpeace

Malgré les assurances du président de la République, François Julliard, de Greenpeace, estime que « Les propositions de la Convention risquent de subir le même sort que la décision des députés de supprimer la niche fiscale sur l’huile de palme : si elles ne plaisent pas au gouvernement, une note des douanes ou un décret pourraient tout à fait en annuler la portée », a réagi l’ONG.

L’eurodéputé Pascal Canfin (Renew) s’est, lui, félicité de la possibilité d’ « un référendum à questions multiples », qui « serait une première mondiale » sur le dossier climatique.

Les propositions attendues début avril

Depuis octobre, les membres de la CCC se sont réunis à trois reprises pour plancher sur cinq thèmes : se déplacer, se loger, se nourrir, produire et travailler et consommer. Il s’agit aussi de réfléchir sur le financement ou l’opportunité d’une révision de la Constitution.

La session de ce week-end sera consacrée à examiner les premières propositions avec l’objectif de les finaliser au plus tard dans trois mois. La communication de leurs propositions se fera au début du mois d’avril prochain.


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