Le défi électrique de General de Motors à l’épreuve de Trump

Le géant américain de l’automobile veut Coire à un avenir tout-électrique malgré l’hostilité de la nouvelle administration fédérale.

Pour General Motors (GM), les quatre dernières années ont été assimilables à de véritables montagnes russes en termes de planification. Le premier constructeur automobile américain à promettre en 2021 une transition complète vers l’électrique d’ici 2035 doit désormais revoir ses plans.

La conséquence d’un environnement transformé du tout au tout depuis la fin du mandat de Joe Biden fin 2024 et le retour de Donald Trump au pouvoir. Le dirigeant républicain, peu concerné par les enjeux climatiques, déploie depuis six mois une politique résolument tournée vers les énergies fossiles, avec pour mot d’ordre : le forage massif du pétrole.

Au grand dam des écologistes et autres défenseurs du climat, tétanisés par l’ampleur de l’offensive anti-climatique du chef de l’État américain. Les crédits d’impôt censés favoriser l’adoption des véhicules électriques aux États-Unis sont ainsi supprimés au profit de mesures d’incitation pour l’industrie du Big Oil.

Pourtant, GM refuse d’enterrer la filière électrique, comme en témoigne l’interview accordée par sa PDG Mary Barra à The Verge.

Une confiance dictée par le marché

« Nous croyons encore en un avenir entièrement électrique, mais ce sont les clients qui nous y guideront« , confie celle qui représente la seule dirigeante femme des trois grands constructeurs automobiles américains, lors des 24 Heures du Mans (11 au 15 juin).

Cette position pragmatique reflète la réalité d’un marché automobile en pleine transformation. Le groupe enregistre en effet des profits croissants sur son segment électrique, devenant le deuxième plus grand vendeur de véhicules électriques (VE) aux États-Unis, derrière sa rivale Tesla en chute libre, d’après les derniers résultats trimestriels publiés le 9 juin.

Cela témoigne d’un intérêt croissant des consommateurs pour son portefeuille de 13 VE répartis entre Chevrolet, Cadillac et GMC. Mais GM doit également composer avec l’environnement politique hostile à l’électrification.

Face à ces défis, Barra orchestre une stratégie audacieuse en repositionnant Cadillac comme fer de lance du renouveau de l’entreprise. La marque de luxe américaine fait son grand retour sur la scène internationale, notamment avec sa participation historique en Formule 1 à partir de 2026.

Naviguer dans la tempête politique et sociale

Au-delà de l’environnement commercial incertain, les attaques de Donald Trump contre la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI) compliquent le recrutement dans les entreprises américaines comme General Motors.

Mais là encore, la PDG se montre pragmatique, sans renier ses valeurs autour de l’inclusion en entreprise. « Combien de fois avez-vous été au travail en vous sentant dévalorisé ou exclu ? Je lève la main, puis [les employés] commencent à lever les leurs », explique-t-elle

« Nous n’avons pas besoin d’être d’accord sur tout. Nous pouvons nous assurer que le travail des gens est respecté, que leur voix est  entendue et qu’ils sont traités comme des membres de l’équipe« , poursuit Mary Barra.


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