En France, 20 millions d’euros pour sauver les dauphins du golfe de Gascogne

Le gouvernement prévoit d’indemniser les pêcheurs privés d’activité du 22 janvier au 20 février prochain dans cet espace de l’océan Atlantique, dans le but de préserver les cétacés.

Pour la deuxième fois en autant d’années, le golfe de Gascogne sera temporairement fermé à la pêche dans les prochaines semaines, soit du 22 janvier au 20 février 2025. La mesure attendue depuis sa confirmation via le Conseil d’État fin décembre 2024, a été officialisée par le gouvernement.

Agnès Pannier-Runacher, nouvelle ministre chargée de la Transition écologique, mais aussi de la Pêche, a évoqué le sujet jeudi 9 janvier, avec le projet d’indemnisation prévu à cet effet.

Soit une enveloppe de 20 millions d’euros à destination des pêcheurs, de l’aval de la filière et « des gens qui travaillent derrière les pêcheurs » pour une compensation à 80%, selon des propos rapportés par Le Monde. Il s’agit d’un montant légèrement supérieur à celui décaissé l’année dernière.

De premiers résultats probants

Ce dispositif de protection marine avait alors été mis en œuvre pour la première fois, dans le but de protéger les dauphins avec lesquels le golfe de Gascogne entretient une relation pour le moins particulière.

Cette vaste échancrure de l’océan Atlantique, zone de pêche majeure pour la France et Espagne entre autres, représente en effet un habitat idéal pour ces cétacés.

On y trouve plusieurs espèces, allant du dauphin commun au grand dauphin, et même parfois le dauphin de Risso. Mais leur cohabitation avec l’activité humaine n’est pas toujours évidente. Les techniques de pêche modernes, particulièrement les filets dérivants et les chaluts pélagiques, en viennent souvent à les capturer accidentellement.

Le phénomène encore appelé « captures accessoires » ou « prises accidentelles » et concernant 9 000 dauphins chaque année sur la façade atlantique française selon l’organisme scientifique international CIEM, est d’autant plus marqué en hiver.

 Le défi d’une solution pérenne

À cette période, les cétacés se rapprochent des côtés à la recherche de leurs proies. De quoi multiplier les échouages sur les plages. Lesquels auraient cependant été réduits d’un facteur quatre après la pause-pêche observée l’année passée, d’après le gouvernement.

« Les premiers éléments du bilan de la fermeture spatio-temporelle montrent une diminution significative de la mortalité par captures (environ 76 % de mortalités en moins par rapport aux hivers précédents) », avait ainsi communiqué Fabrice Loher, ministre délégué chargé de la mer et de la pêche, en octobre 2024.

Des résultats qui n’ont pas été obtenus sans heurts. Pour cause, les pécheurs privés d’activité durant les trois jours d’interruption de la pêche pestent contre la mesure génératrice d’un manque à gagner estimé à 60 millions d’euros par l’Union du mareyage français.

Pour le gouvernement, l’objectif commun doit être de travailler avec l’ensemble de la filière pour parvenir à la levée de cette fermeture temporaire dès 2027 ».


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