Ouragan Beryl : les Caraïbes appellent à la justice climatique

L'ouragan Beryl a tout dévasté sur son passage aux Caraïbes.
Photo de John Middelkoop sur Unsplash

L’ouragan Beryl a frappé plusieurs îles des Caraïbes la semaine dernière, avant de prendre la direction de l’Amérique du nord. Il a fait de nombreux dégâts matériels sur son passage et même tué une dizaine de personnes. Face à ce drame, les dirigeants des pays dévastés appellent à la justice climatique pour mieux protéger les petits territoires contre la pollution des grandes nations.

L’ouragan Beryl – classé catégorie 5 – a frappé plusieurs pays d’Amérique du sud la semaine dernière, avant de se diriger vers les Etats Unis et le Canada. Il a notamment touché le Venezuela, Grenade, Saint-Vincent-et-les-Grenadines et la Jamaïque. Dans ces territoires, les autorités déplorent une dizaine de morts et d’importants dégâts matériels. Les vents (175 kilomètres/heure) ont arraché les toits des maisons, rasé certaines habitations et inondé les routes.

L’ouragan Beryl a balayé les Caraïbes

Dans les Caraïbes, en particulier, les dommages sont très importants, jusqu’à 90% des bâtiments détruits ou endommagés. Alors que les habitants s’attèlent désormais à tout reconstruire, les dirigeants de ces îles réclament la justice climatique. Le premier ministre de Grenade, Dickon Mitchell, a déclaré que ce « cyclone est directement lié à la crise climatique, à laquelle les petits États insulaires en développement font face en première ligne ».

Après l’ouragan Beryl, le temps des actions

Dickon Mitchell déplore que les Caraïbes soient obligées d’« emprunter pour reconstruire chaque année », pendant que « les pays responsables de cette situation restent inactifs… ». Pour lui, « ce n’est pas juste, ce n’est pas correct ». Son homologue de Saint-Vincent-et-les-Grenadines demande aussi la « justice climatique » maintenant. Ralph Gonsalves s’en prend directement aux premiers responsables de ce drame, les pays industriels. Il dénonce les « discours lénifiants » prononcés lors des conférences internationales pour le climat.

Les principaux pays émetteurs de GES doivent payer

Pour le premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, le temps des discours est révolu. Il faut maintenant faire place à l’action. Malheureusement, il ne voit aucune « volonté politique en Europe occidentale et aux États-Unis pour aborder la crise climatique mondiale ». Ralph Gonsalves exige tout de même des principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre de mettre de l’argent à la disposition des petits États insulaires en développement et des autres pays vulnérables pour se protéger des effets du changement climatique.

Le financement climatique tarde toujours

Mia Mottley, la Première ministre de la Barbade, île épargnée par l’ouragan Beryl, rappelle pour sa part aux pays industrialisés qu’ils avaient promis 100 milliards de dollars de financement climatique. Mais jusqu’à 2019, les territoires insulaires n’avaient reçu que 1,5 milliard de dollars. Une somme bien dérisoire. Face à cette ineptie, la dirigeante appelle à la refonte des institutions financières mondiales pour financer la lutte contre le changement climatique dans les pays pauvres. Elle pense notamment qu’il faut ajuster les conditions des prêts et instaurer une taxe mondiale sur les bénéfices du pétrole et du gaz.

Les activités humaines vont augmenter le nombre de cyclones par an

Depuis plusieurs années, les ONG environnementales réclament de telles mesures. Elles estiment que les plus gros pollueurs doivent être les plus gros payeurs. Hélas, les lignes ne bougent pas assez car les industriels ont un fort lobby. Pourtant l’Homme y est pour beaucoup dans ce qui lui arrive. Selon les scientifiques, les températures océaniques ont atteint des niveaux record en grande partie à cause du réchauffement climatique causé par la combustion de combustibles fossiles. Pour autant, de nombreux mécanismes encore mal compris rentrent en compte dans la formation des cyclones, qui devraient se multiplier dans les prochaines années.


Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*