De Beers a annoncé en fin de semaine dernière la création d’un fonds pour le développement durable au Botswana. Mis en place dans le cadre du nouvel accord d’exploitation des diamants entre le groupe minier et le gouvernement, ce financement doit aider à la diversification de l’économie en prenant en compte le changement climatique et les aspirations de la population.
De Beers et le gouvernement du Botswana ont renouvelé, le vendredi 30 juin 2023, leur accord décennal pour l’exploitation des diamants locaux. Ce contrat fixe une part égale (50%-50%) dans la distribution des pierres précieuses entre le groupe minier et la compagnie nationale botswanaise de négoce de diamants Okavango Diamond Company (ODC).
Une victoire du président Mokgweetsi Masisi
Dans le précédent accord, qui a expiré en juin dernier, De Beers reçoit 75% de la production de diamants bruts et ODC 25%. En début d’année, le président botswanais Mokgweetsi Masisi a réclamé un accord plus équitable pour son pays, qu’il estimait lésé. Il avait même menacé de rompre les liens s’il n’obtenait pas gain de cause. « Si nous ne parvenons pas à une situation gagnant-gagnant, chaque partie devra faire ses bagages et rentrer chez elle », avait-t-il prévu.
Le chef de l’Etat botswanais s’était ensuite rapproché de la compagnie de négoce belge HB Antwerp afin de faire mettre la pression sur de Beers. Celui-ci a finalement accepté de céder 50% de la production à ODC, mais de façon progressive jusqu’en 2033. Le nouvel accord court sur la période 2023-2033. Il permet à la filiale du groupe Anglo American de prolonger ses baux miniers dans le pays de 25 ans supplémentaires à compter de 2029. Soit jusqu’en 2054.
Mettre fin à la dépendance de l’économie au diamant
Le gouvernement botswanais a également obtenu de De Beers la création d’un fonds de développement économique Diamonds for Development. Objectif : soutenir la diversification de l’économie locale, trop dépendante du diamant. En effet, cette pierre précieuse représente 2/3 des recettes en devises étrangères du pays et 20% de son PIB. Le Botswana est le second producteur mondial de diamant derrière la Russie.
Un fonds au profit du peuple botswanais
Doté annuellement d’un milliard de pulas (environ 75 millions $), le fonds Diamonds for Development sera géré séparément de De Beers au profit du peuple botswanais. Il devra concrètement servir à soutenir la création de valeur par le Botswana dans des secteurs tels que l’agriculture, l’éducation, la santé et le tourisme. Ses gestionnaires ont également obligation de prendre en compte les défis actuels, dont le changement climatique et le développement d’énergies renouvelables.
Le Botswana, un exemple en Afrique
Le fonds Diamonds for Development devra donc contribuer au développement économique durable du Botswana, l’un des rares pays à échapper à la malédiction des ressources naturelles en Afrique. En effet, grâce à des partenariats honnêtes signés avec des groupes miniers comme De Beers, cet Etat d’Afrique australe a pu améliorer les conditions de vie de ses citoyens à travers la réalisation de projets sociaux comme les infrastructures économiques, les écoles et les hôpitaux. Il obtient également la réhabilitation des sols et des forêts détruits pour l’exploitation minière.
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